Rouge, vert, jaune... La ville médiévale européenne ne manque ni de couleurs ni de caractère ! A l'image de ses façades éclatantes, pas question de demi-teintes. Il s'agit de clamer haut et fort son identité. Portée par l'essor urbain qui caractérise le Moyen Age classique, elle se distingue radicalement de la ville antique, tant par son urbanisme et son architecture que par son mode de pensée et son organisation. Après une longue période d'endormissement, elle se réinvente. Tout en s'intégrant parfaitement au système féodal, elle en ignore certaines valeurs pour instaurer un ordre plus égalitaire, plus solidaire. Elle se prend en mains, bataille pour ses droits, ses libertés - comprenez, ses privilèges. C'est d'ailleurs de ses murs que partiront les premiers vrais mouvements d'affranchissement du pouvoir seigneurial et ecclésial, qui marqueront les débuts de l'émancipation urbaine. Elle investit dans l'artisanat, innove dans sa manière d'organiser le travail, soutient et développe le commerce. Le fait d'avoir pu imposer dans un monde partagé entre guerre et terre, entre soldats et paysans, des acteurs sociaux d'un genre jusqu'alors peu répandu, pour l'essentiel des marchands et des artisans, n'est pas le moindre de ses mérites. La ville prend une place active dans l'histoire.