Psychologie de l'enfant
Bulletin : Sciences humaines 259 - mai 2014
01 mai 2014
Auteurs
Numéros de page :
32 p. / p. 34-65
Une petite fille trop timide, un enfant qui fait des cauchemars, un qui tape, un autre qui bute sur les mots... Réflexe : on cherche des réponses - et parfois des excuses - du côté des psys. En quelques décennies, la psychologie de l'enfant s'est infiltrée partout. Elle a ses stars et ses grandes notions, parfois galvaudées à force d'avoir circulé : le complexe d'Oedipe (Sigmund Freud), l'objet transitionnel (Donald Winnicott), l'"angoisse du huitième mois" (René Spitz), la théorie de l'attachement (John Bowlby), le "complexe du homard" (Françoise Dolto), la résilience (Boris Cyrulnik)... Pendant ce temps, la recherche foisonne et progresse. Ses découvertes sont moins connues du grand public, mais fondamentales. Le développement des sciences cognitives et de l'imagerie cérébrale est en train de bouleverser nos connaissances sur l'intelligence, les apprentissages, l'imaginaire, le développement de la sociabilité. Cette psychologie ne cherche pas seulement à soigner les plaies des âmes enfantines ou à fournir des modèles éducatifs. Comme la philosophie ou la sociologie, elle s'empare de grandes questions sur l'être humain : qu'est-ce que penser ? Sommes-nous nés pour vivre ensemble ? Comment le langage s'acquiert-il ? Qu'est-ce qu'être "normal" ? Pourquoi aimons-nous les histoires ? Comment l'autorité fonctionne-t-elle ? Pour ce dossier, nous avons choisi de partir de ces questions simples et fondatrices. Les spécialistes que nous avons sollicités se sont pliés au difficile exercice d'expliquer en deux pages, le plus clairement possible, de quelles réponses l'on dispose à ce jour. Ils s'adressent à ceux qui vivent ou travaillent auprès d'enfants, mais pas seulement. "L'enfant est le père de l'homme", affirmait le poète anglais William Wordsworth. Ces savoirs nous concernent tous, car ils plongent dans notre berceau.