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Auguste : la divinisation littéraire du pouvoir

01 mai 2016
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pp.36-48
Deux forces souveraines commandent à l'espèce humaine, et règlent partout les destinées : le pouvoir et le génie, écrivait Nicolas de Chamfort, le pouvoir qui "subjugue les hommes par les hommes, maîtrise par les forces qui lui sont confiées les forces qui lui résistent" ; et l'action du génie, "qui est plus lente, mais plus forte et plus sûre". Dans la Rome antique, cette idée allait de soi : l'influence des littérateurs, des versificateurs surtout, y fut constamment sollicitée. Même un raisonneur comme Cicéron chercha un poète qui immortaliserait en vers grecs sa lutte contre Catilina. L'opinion populaire du monde gréco-romain admettait que le poète n'est pas seulement un poeta, un "faiseur", un habile technicien, mais aussi un vates, un devin, un vaticinateur, un prophète inspiré. Cette posture enchantera les romantiques, Victor Hugo surtout, qui ressasse le mythe du poète-mage. (...)