Cet article explore le positionnement complexe des membres d'un mouvement de jeunesse catholique (JOC-F) face aux thématiques de la révolution sexuelle dans les années 1968. A partir des périodiques publiés par le mouvement ainsi que de documents déposés aux Archives départementales des Hauts-de-Seine, il envisage le basculement progressif d'un mouvement confessionnel, au fort patrimoine militant et idéologique, vers une forme de modernité bio-éthique et morale sur les questions d'éducation sexuelle, de contraception et de droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette conversion n'aboutit pas à la déconfessionalisation du mouvement. Le nouveau positionnement, non conforme au point de vue institutionnel catholique, s'établit également en tension avec des standards plus laïcs.