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Les Pièges de l'empathie

01 avril 2018
Numéros de page :
pp.45-52, 54-63
Un homme est couché dans le noir, sur le trottoir, dans le froid. Sale, mal rasé, enroulé dans un vieux sac de couchage. Un sans domicile fixe. On passe devant lui sans broncher. Cela fait presque partie de l'ordre des choses. Une femme est étendue sur le sol dans la rue, couchée sur le dos, son sac à main posé à côté d'elle. Elle porte un manteau de flanelle, une jupe qui s'arrête un peu sous le genou, des boucles d'oreille créoles en or, elle doit avoir 30 ou 40 ans, ses yeux sont ouverts mais ses paupières tremblent. Un attroupement se forme très vite, des personnes l'entourent et lui parlent. Avez-vous mal ? Pouvez-vous dire votre nom ? Qu'est-ce qui éteint l'empathie dans le premier cas et l'allume dans le second cas ? La ressemblance? Le fait que la victime nous est proche par son appartenance sociale et son niveau de vie. Que nous pouvons la rattacher à notre groupe d'appartenance sociale. Un piège simple. Tellement injuste. Qui nous fait voir que l'empathie est comme un cheval fou. Le plus souvent, il nous emmène où il veut. A nous de reprendre les rênes. Mais pour cela, il faut d'abord apprendre à monter. Sommaire. Un sentiment trompeur. Dans l'empathie, il faut rester soi-même. Psychopathes : la face sombre de l'empathie.