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Peut-on être acadien ?

01 mai 2017
Auteurs
Numéros de page :
11 p. / p. 432-442
Molière se plaisait à composer des langues factices pour figurer des parlers bien réels : le latin du "Malade imaginaire", le turc, mais aussi le gascon et le suisse du "Bourgeois gentilhomme", le patois de Charlotte et de Pierrot. C'était pour faire rire. Mais, à entendre ces mots, ces strophes ou ces tirades de fantaisie, le public éprouve un autre plaisir, plus subtil et plus confus. Il se félicite, sinon d'en comprendre le sens, du moins d'y reconnaître, par bribes et sous le masque, du français : en saisir plus qu'il n'espérait satisfait sa vanité, faire reculer l'horizon de son langage le réjouit plus encore.