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Archives.

01 janvier 2019
Numéros de page :
pp.173-181
Poursuivant l’engagement de notre revue dans les mobilisations du milieu historien à propos des « archives essentielles », nous publions dans cette rubrique un entretien avec Christine Nougaret, auteure du rapport sur cette question commandé par l’ancien directeur des Archives de France, Hervé Lemoine. Réalisé en septembre 2017 alors que se développaient la polémique et la mobilisation des historiens et des chercheurs, nous en avions repoussé la publication de crainte qu’elle ne soit instrumentalisée. Mais elle reste aujourd’hui d’une brûlante actualité : cette réflexion scientifique initiale faite par la vice-présidente du Conseil supérieur des Archives témoigne de débats qui traversent le monde des archivistes et des décideurs du ministère de la Culture, et pointe le fondement des pratiques actuelles, en rupture avec les politiques anciennes de conservation. Dans ce contexte particulièrement inquiétant, l’annonce par le président de la République de l’ouverture des fonds portant sur les « disparus de la guerre d’Algérie » est venue bousculer l’actualité. Tentons de l’éclairer à la lumière de l’expérience précédente de la mise en oeuvre de la dérogation générale en faveur des archives de la Seconde Guerre mondiale. Et cela, dans un contexte où s’amoncellent de lourds nuages du fait de l’absence de direction du réseau des archives, de la diminution drastique des moyens des Archives de France mais aussi d’inquiétudes quant au retour voire à l’extension de vieilles pratiques en matière de dérogation et d’interdiction de consultation de documents dits classifiés. Sommaire. Sélectionner, mettre à disposition : les Archives à l'heure du choix. L'ouverture des archives sur les disparus de la guerre d'Algérie. Les documents classés "secret", un nouvel obstacle à la recherche ? Archives de France, sans pilote et sans moyens matériels. La réglementation européenne et l'exception historique.