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Les Relations franco-autrichiennes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ou les faux-semblants du renversement des alliances

01 juillet 2017
Auteurs
Numéros de page :
pp.567-588
Le renversement des alliances de 1756 fut-il une révolution diplomatique mettant un terme au séculaire antagonisme entre les Valois puis les Bourbons, et la maison d'Autriche ? Dans les faits, le lobby anti-autrichien ne désarma pas. Au lendemain de la guerre de Sept ans, pendant laquelle l'engagement militaire de la France sur le continent avait été limité, les réticences françaises, clairement exprimées par le ministre Vergennes, se muèrent en franche hostilité en réponse aux initiatives "expansionnistes" de Joseph II. Au terme du règne de Louis XVI, l'alliance n'avait plus aucune réalité. La Révolution ne fut pas une rupture avec une tradition d'Ancien Régime si ancrée. En dépit des efforts de Talleyrand pour préserver la monarchie de Vienne comme élément essentiel de l'équilibre européen, certes au prix d'une migration vers l'est de son centre de gravité, le Directoire puis Napoléon Bonaparte poursuivirent la tradition d'hostilité à l'Autriche. Mais la continuité n'est que partielle. La France de Louis XV et de Louis XVI ne recherchaient pas d'accroissements extérieurs, ni les frontières naturelles, à la différence de la France révolutionnaire et impériale.