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Vladimir Pozner

01 janvier 2014
Numéros de page :
187 p. / p. 3-189
Il y a des vies qui ressemblent à des romans, des romans qui s'inspirent de la vie, mais aussi des vies qui sont des romans et des romans qui ne sont pas autre chose que la vie. C'est bien le cas de la vie et de l'oeuvre de Vladimir Pozner (1905-1992). Ancrée au coeur de la réalité, enfoncée à pleine chair dans la vie, son oeuvre paraît suivre les détours de l'histoire comme ceux de sa vie avec une rigoureuse émotion. Au commencement il y a eu ce petit garçon, né à Paris, d'une famille de Russes émigrés. Emigrés des premières émigrations anti-tsaristes, dès avant 1905. En 1913, la famille rentre à Saint-Pétersbourg. Vladimir Pozner vivra en Russie les années de la Révolution et de la guerre civile et, dès l'âge de quinze ans, il fera partie du groupe d'écrivains réunis à l'enseigne des Frères Sérapion. Il reviendra en France, et c'est dès lors en français qu'il écrira son oeuvre de romancier, de nouvelliste et de mémorialiste, d'une qualité et d'une force exceptionnelles, emportée au galop de toutes les passions, mais toujours précise, sobre et lucide. Après la prise de pouvoir par Hitler en Allemagne, Pozner fut très actif sur le front de la solidarité avec les écrivains antifascistes en exil. Lui-même exilé aux Etats-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale, il travailla comme scénariste à Hollywood. Il fut en relation avec un nombre impressionnant d'écrivains et d'artistes majeurs de son temps, de Bertolt Brecht à Heinrich Mann, d'Isaac Babel à Charlie Chaplin, de Blaise Cendrars à Chostakovitch et Fernand Léger... En 1962, il réchappa d'un plastiquage de l'OAS. L'un des premiers, dès 1959 dans « Le Lieu du supplice », il avait eu le courage de dire ce qui se passait en Algérie. A côté de quelques superbes aventuriers du XXe siècle, qui ont bourlingué à travers le monde, un crayon à la main, pour raconter ce monde et l'insolite, le merveilleux, le fou, le délirant qu'ils croisaient tous les jours, i