Le poète Raul Zurita naît à Santiago du Chili en 1950. Alors qu'il n'a que deux ans, son père et son grand-père maternel décèdent et le jeune Raul sera alors élevé dans une atmosphère féminine entouré de sa mère, sa grand-mère maternelle et sa soeur Ana Maria. Raul a trois enfants (Ivan, Sileba, Sebastian) avec la soeur du poète Juan Luis Martinez dans les années soixante-dix et un quatrième (Felipe) avec Diamela Eltit, romancière chilienne. Il vit aujourd'hui avec Paulina Wendt, enseignante à l'université Diego Pottales (Santiago). Lauréat du Prix national de Littérature au Chili en 2000, il a reçu d'autres récompenses comme le Prix Pablo Neruda en 1989, le Prix Perieles d'Oro en 1994, le Prix municipal de Poésie en 1995, le Prix José Lezama Lima Casa de las Américas en 2006. En 1973, au début de la dictature de Pinochet, alors qu'il suit des études d'ingénierie civile à l'université Federico Santa Maria de Valparaiso, il est incarcéré durant plusieurs semaines à bord du « Maipo », un bâtiment de la Compagnie sud-américaine de navires à vapeur. Il commet ensuite plusieurs auto-agressions contre son propre corps : brûlure de la joue en 1975 après que des militaires lui ont refusé l'accès à un bus, tentative avortée d'aveuglement à l'ammoniaque en 1980 afin de s'imaginer, sans avoir la possibilité de le voir, le poème« La vida nueva » (« La vie nouvelle ») qu'il prévoit de réaliser dans le ciel de New York et qui deviendra réalité en 1982. Il trace le vers « Ni pena ni miedo » (« Ni peine ni peur ») dans le désert d'Atacama en 1993 et prévoit d'écrire en 2017 sur les falaises de la côte chilienne son poème« Veras un mar de piedras »(«Tu verras une mer de pierres») qui ne pourra être lu que depuis la mer. Le dossier est composé d'un entretien mené par Benoît Santini à l'automne 2015 et d'une sélection de poèmes choisis dans l'ensemble de son oeuvre.