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Corriger les excès

01 octobre 2011
Auteurs
Numéros de page :
33 p. / p. 747-779
Longtemps traduit par ″abus″, le terme latin ″excessus″ désigne dans les lettres pontificales les infractions, les crimes et les délits commis par l'ensemble des fidèles, mais surtout par le clergé et ses plus hauts dignitaires, les prélats. Leur lecture révèle une multiplication à la fois des occurrences du mot, des dénonciations des fautes qu'il désigne, d'un élargissement de son sens en même temps qu'un gain en précision à partir du milieu du XIIe siècle (pontificats d'Eugène III et d'Alexandre III). Ce phénomène s'accompagne de la multiplication des enquêtes et de transformations des procédures canoniques dont l'enquête de renommée constitue une forme élaborée dès les premières années du pontificat d'Innocent III. Parallèlement, la réflexion des décrétistes traduit leurs efforts pour favoriser ces transformations qui trouvent leur origine, non dans une réaction salutaire à une multiplication absolue des ″excès″, mais dans la volonté exprimée des papes de rendre parfaite l'institution ecclésiale. La dénonciation et la correction des ″excès″ du clergé doivent donc être comprises comme élément central du mode de gouvernement de l'Eglise.