Les Docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris et la fourniture de soins aux "bons pauvres malades" dans les paroisses parisiennes, 1644-1791
Bulletin : Revue historique 668 - octobre 2013
01 octobre 2013
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Numéros de page :
30 p. / p. 875-904
Elite médicale, les docteurs régents de la Faculté de médecine de Paris possèdent le privilège exclusif d'exercer leur art dans la capitale. A ce titre, la Faculté de médecine parvient à faire interdire la tenue des consultations charitables mises en place par Théophraste Renaudot, docteur de Montpellier, mais la Parlement lui donne l'ordre d'y suppléer en 1644. Si la Faculté de médecine peine à imposer la tenue de ces consultations gratuites aux docteurs régents, ceux-ci s'adonnent aux activités charitables dans le cadre des Compagnies de Charité de paroisse tenues par les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul. Devenu médecin de paroisse, aux appointements fixes et réguliers, le docteur régent explore son territoire d'exercice, accumule un savoir spécifique sur un groupe, "consommateur de la charité", exprimant une demande de soin spécifique et pouvant, à tout moment, retrouver une position économique stable. Acteur de la nouvelle politique d'assistance du pouvoir royal, les docteurs régents cherchent à dominer ce "marché de la charité", dont l'implantation paroissiale tend progressivement à s'élargir au Royaume.