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Le Prince, le duc et le ministre

01 avril 2014
Numéros de page :
29 p. / p. 313-341
Le 11 juin 1632, Gaston d'Orléans entre en France à la tête d'une petite armée. Le jour même, il publie un manifeste dans lequel il dénonce la "tyrannie" du cardinal de Richelieu et encourage les Français à se joindre à lui pour chasser du pouvoir le principal ministre de son frère. L'appel de Monsieur reste largement sans écho. Un seul gouverneur de province se joint tardivement à lui, le duc de Montmorency. Rapidement, les forces royales défont les troupes assemblées par les révoltés. Fait prisonnier, le gouverneur du Languedoc est jugé, condamné à mort et exécuté. La question centrale de cet article est la suivante : pourquoi Montmorency s'est-il joint à cette prise d'armes, une entreprise qui apparaît a posteriori quasiment suicidaire ? Pour comprendre ce geste, il faut le replacer dans la logique politique et sociale du temps. La révolte nobiliaire est d'abord et avant tout une tentative d'établir un rapport de force avec l'autorité royale afin d'entamer dans une position avantageuse des négociations avec elle. L'incapacité de Monsieur à établir un rapport de force précipitera sa défaite et renforcera le pouvoir exercé par le Cardinal sur la France.