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Les Entrées dans la ville

01 avril 2014
Numéros de page :
27 p. / p. 267-293
La chronique urbaine montpelliéraine connue sous le nom de "Petit Thalamus" conserve la mémoire d'une trentaine d'entrées princières au sens large, allant du début du XIIIe siècle aux premières années du XVe siècle. Elle donne à voir le regard d'une institution consulaire sur une cérémonie dont elle est partie prenante et permet de distinguer, plus que l'entrée princière dans la ville, la ville accueillant le prince. Outre que l'étude détaillée du récit de ces rituels met en évidence leur souplesse et leur variations possibles par rapport à un modèle établi en 1367 à l'occasion de la venue du pape Urbain V, elle met surtout en exergue la perception par les consuls d'une cérémonie sans doute plus contraignante pour le prince qu'on ne l'a peut-être pensé. La démultiplication de la cérémonie à partir de la deuxième moitié du XIVe siècle paraît, de ce fait, entraîner une banalisation qui va de pair avec un certain affaiblissement du rite qui ne retrouve quelque éclat qu'à l'occasion de circonstances exceptionnelles, telles l'entrée de l'empereur Sigismond de Luxembourg en 1415 ou celle du dauphin en 1420. Envisager les entrées dans la ville, d'une part, en tant que phénomène global et sans donc mettre à part les entrées royales, d'autre part, du point des autorités urbaines, permet donc de comprendre aussi comment une telle cérémonie a pu être utilisée par les magistrats pour réassurer leur propre pouvoir sur la communauté.