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La Périodisation canonique de l'histoire

une exception française ?
01 octobre 2016
Numéros de page :
28 p. / p. 785-812
A partir d'une enquête systématique effectuée auprès des historiens français actuellement en activité dans les universités et les grands établissements de recherche et d'enseignement supérieur et dont les mémoires de recherche (thèses de doctorat et mémoires d'habilitation) enjambent au moins l'une des grandes césures organisant traditionnellement le métier d'historien (476, 1492, 1789-1815), cet article s'efforce de mesurer le poids de la périodisation canonique sur les pratiques de recherche et d'enseignement, d'apprécier la manière dont elle est perçue et vécue par les enseignants-chercheurs et d'en expliquer la vigueur et les origines, avant d'esquisser une rapide mise en perspective internationale. Il en ressort notamment le constat d'une forte prégnance de la périodisation canonique, qui découle d'une institutionnalisation à la fois précoce, nationalisée et somme toute consensuelle, ce qui explique sa résistance aux autres modes d'organisation des études historiques, même les plus avantageusement promus par les discours modernisateurs actuels, comme les aires culturelles. Cette prégnance n'empêche pas une certaine souplesse pratique laissant en réalité ouvertes de nombreuses voies d'accommodation à l'échelle individuelle. Cette véritable institution, au sens sociologique, qu'est la périodisation canonique n'apparaît pas propre à la France, même si elle y a assurément trouvé l'un des terrains les plus propices à sa reproduction.
Note Générale :