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Martin Scorsese et "Mean Streets", enfants du rock

01 octobre 2015
Numéros de page :
6 p. / p. 32-37
A quel moment démarre véritablement "Mean Streets", et à travers lui, le cinéma de Martin Scorsese ? Par les mots prononcés dans le noir par Keitel ? Par son éveil soudain et son regard angoissé dans le miroir ? Ou plutôt par un imposant riff de batterie, qui se transforme en orchestration rock baroque ? Un son qui n'est pas n'importe quel son, mais le légendaire "Wall of Sound" de Phil Spector, celui qui a fasciné tout le rock, des Beatles à Nick Cave, et rendu littéralement fou Brian Wilson des Beach Boys. Cette chanson et ces notes, "Be My Baby" déchirent littéralement l'image en accompagnant le moment où Keitel se recouche, lançant le générique, le film, et la carrière de Scorsese en un même mouvement. Derrière le cinéma et la religion, le rock est la troisième passion de la sainte trinité du metteur en scène, et elle inonde entièrement le premier chef d'oeuvre de l'auteur.