La globalisation avait fait oublier le globe terrestre, supplanté par l'image d'une myriade d'ordinateurs en réseau ; la mondialisation avait éclipsé le monde déspartialisé en de multiples flux ; les préfixes hyper (hyperpuissance, hyperterrorisme), supra (supranational), trans (transfrontière), inter (interconnexion, interdépendance) avaient relégué géo, trop naïf dans géopolitique lorsqu'il n'y a plus ni géographie ni politique, tout juste, à la rigueur, un peu de géo-économie pour faire allusion à la circulation des capitaux, un peu de géostratégie pour faire référence aux rapports de force à l'oeuvre dans les relations internationales. Non pertinence de la géographie, impuissance de la politique : comment, dans cette oraison funèbre, entrevoir un horizon, jusqu'à intituler un ouvrage Horizons géopolitiques ?