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Derniers feux tricolores

16 décembre 2010
Numéros de page :
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Dans une poignée de jours, la proclamation du prix Louis-Delluc 2010 viendra clore officieusement une année de cinéma français. Le cliché usuel est de considérer ledit prix comme le Goncourt du cinéma, à la différence près que la vingtaine de critiques qui élaborent l'ultime sélection ne sont pas, comme les distingués membres de l'Académie, juges et parties : aucun ne fait métier de cinéaste, aucun n'appartient à une écurie de producteur ; leur votes ne dépendent pas de la recherche d'un savant équilibre entre maisons d'édition et les considérations financières n'y ont que peu à voir, le poids du Delluc se calculant en capital symbolique et ne se doublant que rarement d'un nouvel afflux de spectateurs. Pas de magouilles, ni de manoeuvres florentines, c'est le film qui correspond le plus précisément au cahier des charges (″exigence artistique, cinéma d'auteur et reconnaissance publique″) qui sera élu par l'aéropage, en son âme et conscience.