Aller au contenu principal
couverture du document

Du plaisir en séries

01 septembre 2013
Numéros de page :
1 p. / p. 27
Dans les années soixante, il n'était pas question, pour un cinéphile sérieux, de s'intéresser aux séries que la télévision programmait sur ses deux chaînes. Un chercheur désireux de travailler sur le sujet et qui explorerait les nombreuses revues de cinéma de l'époque ne ramènerait certainement pas grand-chose dans ses filets. Sur Bergman, Welles, la Nouvelle Vague, Fellini, de quoi remplir des volumes. Sur ″Belphégor″, ″Agents très spéciaux″, ″Mission : Impossible″ ou ″Chapeau melon et bottes de cuir″, dont chaque épisode rassemblait pourtant plus de spectateurs que tous les films d'Antonioni de la décennie, rien. Tout ce qui était directement produit pour le petit écran, donc en direction du grand public populaire, subissait la même méfiance. Et si l'on était fanatique du ″Prisonnier″ (″Mais qui est donc le n°1 ?″), on le gardait par devers soi, de crainte d'être mal jugé par les jansénistes de la spécificité.