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Ruyer l'inclassable

01 mai 2014
Numéros de page :
54 p. / p. 388-441
Après quelques décennies d'oubli relatif, le nom de Raymond Ruyer (1902-1987) circule à nouveau. "Néo-finalisme", son grand livre de 1952 longtemps épuisé, figure cette année au programme de l'agrégation de philosophie. La publication d'un inédit, "L'Embryogenèse du monde et le Dieu silencieux", témoigne d'une oeuvre qui traverse en diagonale tous les domaines du savoir : de la neurobiologie à la théologie rationnelle en passant par la psychologie de la perception, la physique quantique, la théorie de l'information, la pensée utopique. Deleuze, Merleau-Ponty ou Canguilhem n'avaient pas attendu le succès public de "La Gnose de Princeton" pour saluer l'audace et l'originalité d'une métaphysique qui n'hésite pas à ranimer les "grandes questions" à côté des plus techniques. Le dossier réuni par "Critique" présente quatre perspectives complémentaires sur une oeuvre à la fois séduisante et complexe. André Conrad livre les clés qui ouvrent les portes du système, tandis qu'Anne Sauvagnargues propose une lecture critique de certains de ses aspects les plus problématiques. Jean-Claude Dumoncel brosse le portrait inattendu d'un Ruyer structuraliste avant l'heure. Enfin, un entretien avec Fabrice Colonna offre un éclairage biographique et philosophique sur la trajectoire d'un penseur à bien des égards inclassable.