L'Invention de l'avenir, prospective et science-fiction
Bulletin : Futuribles 413 - juillet 2016
01 juillet 2016
Auteurs
Numéros de page :
24 p. / p. 29-52
Principale revue francophone dédiée à la prospective et aux réflexions sur l'avenir du monde contemporain, Futuribles a toujours pris soin de distinguer les travaux de prospective reposant sur des méthodes plus ou moins rigoureuses et des données, d'autres travaux sur l'avenir relevant davantage de la fiction. Pour autant, ne serait-ce qu'au travers de sa rubrique "Futurs d'antan", elle fait aussi une place aux réflexions et oeuvres de nature plus littéraire, relevant de l'utopie ou de la science-fiction, pour les confronter éventuellement - un certain temps après leur parution - à la réalité telle qu'elle est advenue. Pour pousser plus loin cet exercice, nous avons décidé d'ouvrir une "saga" sur les relations et apports de la science-fiction à la prospective, afin de discerner si, et dans quelle mesure, les auteurs de science-fiction ont eu une influence sur les imaginaires collectifs et sur les réflexions prospectives. C'est Gérard Klein, expert français parmi les plus reconnus en matière de science-fiction, qui ouvre le premier volet de cette saga, avec un article visant à brosser un panorama général des apports de la science-fiction à la réflexion sur l'avenir depuis, grosso modo, le XIXe siècle. Dans cette "invention de l'avenir", Gérard Klein montre bien la multiplicité des oeuvres d'anticipation et de science-fiction, la richesse des thèmes traités et l'apport des oeuvres aux travaux visant à se projeter dans un avenir, plus ou moins proche, que l'on parle d'utopie, de dystopie, d'uchronie, de prospective stricto sensu... Il souligne aussi la difficulté et l'ambiguïté qu'il y a à essayer de distinguer dans des oeuvres d'anticipation anciennes des projections d'un avenir qui ne prendra sens que des décennies plus tard (et donc dont les auteurs et les contemporains ne pouvaient réellement anticiper la concrétisation). Osant même une prospective de la science-fiction en fin d'article, Gérard Klein offre ici une riche an