Décryptage de la tentative de recentrage de l'industrie agroalimentaire et de la grande distribution françaises sur les circuits courts en 2016. Un moyen pour elles de redorer leur blason et de garantir des produits traçabilisés à leurs clients de plus en plus défient quant à la qualité des produits commercialisés. L'émergence du phénomène locavore, qui désigne les consommateurs soucieux d'acheter des produits alimentaires cultivés à proximité pour s'assurer de sa provenance et réduire l'impact du transport sur l'empreinte écologique de l'aliment, représente déjà un marché estimé à 2,8 milliards d'euros en 2015 sur lequel lorgnent les industriels et les enseignes. Néanmoins, il semble que la vente directe en circuit court demeure pour l'heure incompatible avec leurs pratiques commerciales en cours. Le principal point d'achoppement : la redistribution de la valeur au profit du producteur. Explications à travers des cas d'entreprises.