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Autres regards

01 juillet 2010
Numéros de page :
12 p. / p. 125-136
Le Comité international de l'Histoire de l'Art (CIHA) a récemment abordé la question de la répartition inégale des richesses sur la planète, et les défis lancés aux sociétés postcoloniales relativement aux vieilles méthodes et conceptions de l'histoire de l'art occidentale. Au congrès CIHA de Melbourne en janvier 2008, l'un des thèmes fondamentaux discutés fut de savoir jusqu'à quel point nous avons besoin de repenser la discipline de l'histoire de l'art, « de manière à créer une dimension transculturelle, fondamentale quant à son objet, sa méthode et sa conception ». L'association nationale Historiens de l'art visuel en Afrique du Sud (HAVAS) propose de poursuivre ces discussions dans le cadre du colloque « Autres points de vue : l'histoire de l'art en Afrique (du Sud) et dans l'hémisphère sud » qui se tiendra à l'université de Witwatersrand, à Johannesburg en janvier 2011. Nous nous efforcerons, dans le cours de nos discussions, d'adopter « l'autre point de vue », c'est-à-dire le point de vue de l'hémisphère sud. En réalité, nous inviterons les participants à faire une incursion dans l'imagination. Que se passerait-il si les centres intellectuels et financiers étaient inversés ? Que se passerait-il si « le ″monde en développement″ devenait le ″premier″ ? Si le Sud devenait le Nord ? En bref, nous tâcherons d'imaginer un espace public intellectuel où un tel renversement pourrait se produire, et où de nouvelles histoires de l'art pourraient surgir, qui ne seraient pas fondés sur des critères occidentaux, ni dépendant de l'Occident pour être validées. Cet article examine la logique qui préside à ce colloque en explorant certaines questions fondamentales en rapport avec ce débat, dans le but de fournir un cadre à son objectif central : montrer que l'histoire de l'art est plus complexe et définir les relations possibles entre histoire du Sud et histoire du Nord, ou Occident.