L'extrême longévité ne touche pas seulement les peintres - voir, au cours de ce dernier siècle, le nombre de nonagénaires fameux qui ont continué à peindre -, elle touche également les cinéastes (mettons hors concours, car il s'agit évidemment d'un extraterrestre, Manoel de Oliveira, qui, à cent six ans révolus, refuse de poser sa caméra) : au trio de vénérables Français Resnais-Marker-Rohmer répond le quintette italien, tout aussi vénérable, Antonioni-Rosi-Monicelli-Comencini-Risi. Si tous, en particulier ces derniers, n'ont pas signé des films jusqu'à leurs quatre-vingt-dix ans, ce n'est pas par manque d'envie, mais parce que, au-delà d'une certaine limite, les producteurs et les assureurs se méfient. Sinon, leur esprit restait intact, comme les mémoires de Dino Risi le confirment.