L'Oeuvre totale de Pierre Guyotat
01 décembre 2016
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2 p. / p. 12-13
Depuis la pierre inaugurale « Tombeau pour cinq cent mille soldats » (1967), trou noir autour de la guerre d'Algérie, le scandale et la censure d' « Eden, Eden, Eden », adoubé par Leiris, Barthes et Sollers qui en signent la préface, Pierre Guyotat poursuit une oeuvre totale, d'une radicalité et d'une exigence qui n'ont pas d'équivalent dans le champ littéraire actuel. Lire la prose épique de Guyotat, c'est se heurter à un Verbe qui se fait chair sous nos yeux. Sous l'apparence de l'exubérance, de la démesure rabelaisienne, une oeuvre solitaire, ascétique, bâtit un monde alternatif, un monde en langue vertébré par les figures des putains circulant dans un microcosme placé sous le signe du bordel. Un bordel tant physique que métaphysique où les putains mâles et femelles existent afin d'assouvir les fantasmes des clients, maîtres et affranchis.