L'Avare de Molière est assurément l'une des pièces les plus populaires de l'auteur. Son principal protagoniste a pris valeur de symbole universel : ne dit-on pas d'une personne qui fait preuve d'avarice qu'elle est "un véritable Harpagon". C'est que Molière, s'inspirant d'un mince canevas que lui fournit l'Aululaire du poète latin Plaute, entend faire ici une étude compète, quasi clinique, de l'avarice, un des plus vieux vices qui affligent la nature humaine et qui est propre à toutes les sociétés, quelques soient les lieux ou les époques. C'est cette peinture exhaustive d'un vice montré dans toute sa laideur qui classe l'Avare, à l'instar de Don Juan et de Tartuffe, parmi les pièces "noires" de l'auteur. Mais Molière, qui veut toujours nous instruire en nous divertissant, équilibre ici le drame par des séquences farcesques d'un comique irrésistible.