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Enerver, c'est régner

01 novembre 2023
Auteurs
Numéros de page :
pp.117-120
Marthe Bibesco meurt à Paris en novembre 1973, à 87 ans. Notons avec effusion que le dernier acte littéraire de sa vie aura été d'envoyer un article sur la voiture électrique à la "Revue des Deux Mondes" (où son neveu Mihaï de Brancovan écrira des chroniques sur l'art lyrique). Dans la biographie qu'elle lui consacre, Aude Terray restitue parfaitement le réseau serré de contraintes, dont certaines sont des événements dramatiques, dans lequel cette "femme de condition", voire de très haute condition, élevée à la fin du XIXe siècle et s'élançant dans l'existence au début du XXe, cherche et trouve son autonomie, sa liberté, son destin propre. Dès lors qu'elle s'aperçoit que la littérature sera l'ambassadrice de sa personne dans le monde, le la de la vie de Marthe Bibesco est donné. Tout se simplifie en s'enroulant autour de cet axe littéraire. On voit s'appliquer cette loi de l'histoire culturelle et sociale : dès qu'une femme dispose d'une pièce où travailler, les conditions de sa liberté sont réunies.