Avec huit films en six décennies, Jean-Paul Rappeneau est l'un des plus parcimonieux parmi nos grands metteurs en scène. C'est un maître de la comédie, de l'aventure trépidante et des élans romanesques. Il compose ses scénarios comme des partitions et les met en scène avec l'élégance virevoltante d'un chef d'orchestre. Les acteurs et surtout les actrices sont ses solistes virtuoses, mais aussi, s'il le faut, les choristes d'une troupe à l'unisson jusqu'au moindre rôle. Le contre-emploi ne lui fait pas plus peur que l'archétype : il a fait de Noiret un protagoniste de comédie romantique, de Deneuve, de Jobert et d'Adjani des héroïnes de "screwball comedy", de Depardieu un séducteur en alexandrins, tout en magnifiant Belmondo en héros d'action ou Binoche en amoureuse passionnée. Ses séquences pourraient, comme dans une symphonie ou un concerto, s'appeler des mouvements, où l'adagio mélancolique a autant sa place que l''allegro vivace'. Dans les pages qui suivent, nous avons voulu esquisser la définition d'un style « rappenaldien » (naissance d'un néologisme ?), avant de lui donner la parole pour évoquer les films et les cinéastes qui l'ont façonné, en particulier Welles, Lubitsch, De Sica ou... Fellini. Il raconte aussi comment il a failli débuter avec Jean-Luc Godard ! Puis, nous avons demandé à des rédactrices et des rédacteurs qui n'avaient jamais écrit sur Rappeneau dans nos colonnes de choisir chacun(e) un film à revisiter pour nous. Avec nous. Pour notre plus grand bonheur. Sommaire. Voyage en Rappeneaudie. Un génie du casting. "Laquelle, M. le Marquis ?" Rappeneau, les actrices françaises et la comédie américaine. Les débuts d'un cinéphile, entretien avec Jean-Paul Rappeneau. Jean-Paul Rappeneau en vidéo. "La Vie de château" (1966). "Les Mariés de l'An Deux" (1971). "Le Sauvage" (1975). "Tout feu tout flamme" (1982). "Cyrano de Bergerac" (1990). "Le Hussard sur le toit" (1995). "Bon Voyage" (2003). "Belles Familles" (2015).