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Mucoviscidose

01 octobre 2023
Numéros de page :
7 p. / p. 558-564
Dans la médecine basée sur les preuves, les essais de taille 1 suscitent un intérêt croissant dans les affections rares et hétérogènes. Une récente étude française l’illustre de manière convaincante dans la mucoviscidose. Une trithérapie extrêmement efficace (ETI) est actuellement disponible en Europe, concernant à terme en Belgique les 85 % de patients porteurs d’au moins une copie de la mutation F508del. La majorité des quelque 2.000 autres mutations putatives de ce gène sont mal caractérisées et rarissimes. Des techniques sophistiquées sont évoquées pour prédire, à l’échelle individuelle, l’efficacité d’ETI chez les patients actuellement non éligibles, mais elles sont peu disponibles, coûteuses, souvent imparfaitement standardisées et leur interprétabilité conserve une «zone grise». Sans y recourir, l’étude française montre que plus de la moitié de ces patients répondent d’une manière évidente à un essai d’ETI pendant quelques semaines seulement. Ce qui permet cette approche pragmatique, économique, non invasive et simplifiée (essai de taille 1, de type 2), c’est l’efficacité spectaculaire et rapide d’un traitement salvateur sans alternative et le fait qu’elle puisse être appréhendée à partir de critères cliniques et paracliniques simples et robustes. Nous rapportons ici un essai de ce type et discutons l’intérêt et les limites de cette approche.