+4°c, ça va chauffer !
Bulletin : Socialter avril mai 2024
01 avril 2024
Numéros de page :
pp.16-49
Face à l'horizon d'un monde à +3°C en 2100, d'une France à +4°C, l'adaptation est désormais à l'ordre du jour. Car la météo pourrait bientôt prendre une tournure dystopique. Leitmotiv usé du langage néolibéral, le terme suscite une légitime méfiance. Mais, à l'heure où certains lobbys, soutenus par l'État, imposent leur vision, il est plus que temps de s'emparer des choix d'adaptation. D'autant que l'anticipation des impacts climatiques est d'abord un enjeu de justice, pour les pays vulnérables du Sud, comme pour les travailleurs les plus exposés au Nord. Recours à la neige artificielle, climatisation généralisée, multiplication des usines de désalinisation d'eau de mer... Sur le terrain, la maladaptation est en marche. Et s'impose déjà comme l'enjeu clé de nouvelles batailles écologistes - des méga-bassines au projet de retenue collinaire de La Clusaz (Haute-Savoie). Une autre voie semble pourtant possible. À l'image du "repli stratégique" choisi par de rares communes face à la montée de l'océan, l'adaptation pourrait être l'occasion de faire l'expérience collective du renoncement. Sommaire. Politiser l'adaptation. La météo pas si dystopique du 6 juin 2050. Maladaptation : le mirage du techno-solutionnisme. Bassines Non Merci : "Le seul plan raisonnable aujourd'hui serait d'imaginer un territoire sans maïs". Suer à la tâche : bosser par 40 degrés. Adaptation néolibérale : s'adapter pour que rien ne change ? Pays du Sud : s'endetter pour s'adapter. Littoraux menacés : reculer pour mieux sauver.