Cinéaste fascinant par sa capacité à introduire une singularité stylistique ou des enjeux inattendus dans l'éclectisme des formats qu'il aborde (courts métrages expérimentaux, films de fiction, minisérie), Steve McQueen propose avec "Occupied City", documentaire au long cours, une plongée historique et méditative dans l'Amsterdam de la Seconde Guerre mondiale. Oeuvre à dispositif, "Occupied City" envoûte le spectateur par la splendeur de ses plans, la richesse des questions soulevées (la dialectique de l'effacement de la mémoire et de la permanence du souvenir, l'agir politique des années 1940 et du temps présent, la transmission de l'héritage spirituel) et... son humour, précieux compagnon de l'arpentage urbain. L'intelligence et l'émotion peuvent ainsi magnifiquement s'allier dans une création comme dans un entretien - le cinquième que nous accorde Steve McQueen. Sommaire. Arpenteur de l'Histoire, la critique du film. "Je ne voulais pas de poussière sur ce film", entretien avec Steve McQueen.