Partout, le vivant !
Bulletin : Urbanisme 437
01 mai 2024
Numéros de page :
pp.1, 3-12, 14-36, 38-62, 64-79, 88-90, 94-95
La rédaction d’"Urbanisme" et Julien Meyrignac font un aveu : ils ne s'attendaient pas, lorsqu'ils avaient inscrit le vivant à leur programmation éditoriale, à entrer dans des réflexions et échanges métaphysiques aussi profonds que fondamentaux. À questionner les frontières du vivant si elles existent, tant l’écosystème terrestre peut, dans sa globalité, être envisagé comme un organisme, et que le minéral, et même toute matière, peuvent, par certains aspects, être considérés comme vivants. Ou à nous interroger sur les limites entre la vie et la mort, ce qui (ré)apparaît, ce qui disparaît et ce qui demeure, ou plutôt semble demeurer. Leur intention première était d’illustrer la marche en avant des politiques et des projets qui participent au nécessaire et lent travail de déconstruction des réflexions et des discours anthropocentrés, pour établir de nouvelles approches et, surtout, de nouveaux liens avec le vivant non humain, animal et végétal. Il semble – au regard de la diversité et de la profondeur des articles et interviews contenus dans ce numéro – qu'ils y sont parvenus. Il appartiendra aux lecteurs d’en juger, mais aussi de découvrir, dans les interstices, entre les lignes, une autre matière à questionnement moins attendue, comme lorsque l'invitée, Nathalie Blanc, déclare que « les réflexions d’urbanisme et projets urbains n’envisagent que très rarement l’humain comme être vivant ». Un constat aussi frappant qu’indubitable : quelle considération pour l’humanité des communautés concernées ? Quelle place effective pour la santé physique et mentale ? L’alimentation, l’éducation et la culture ? Et même, allons plus loin, pour les sentiments, la joie, la peur ? Comment imaginer intégrer ces questions quand les débats politiques nationaux de société oscillent entre un « réarmement démographique » (considéré comme un problème quasi mécanique) et la « fin de vie » (envisagée moins sur le plan éthique qu’organisationnel) ? Sommaire. La terre qui reste, opinion. En voie de disparition, les oiseaux. Pour une éducation au contact de la nature, opinion. Le numéro 437 « partout, le vivant ! », en chiffres et en lettres. 3 questions à Nicolas Soret, maire de Joigny. À Bois-Le-Roi, l'ABC de la discorde. Vivant, santé et bien-être, quelle relation ? Pour un urbanisme naturaliste. « La biodiversité est un atout inégalable pour l'habitabilité des villes », entretien avec Nathalie Machon. L’animal est un citadin comme les autres. 80 millions d'amis ? « La possession reste une responsabilité ! », entretien avec Jean-Charles Duquesne. La libre évolution, un défi pour le territoire français ? En banlieue, cette nature sauvage dont les ovins raffolent. « "Erable" est un outil de mobilisation et d'implication », entretien avec Célia de Lavergne. La nature des friches, portfolio. La face cachée de la nature en ville. Finira-t-on par cohabiter avec les rats ? Trames vertes et bleues : retour à Rennes et sur la ville archipel. Le courant passe, les poissons aussi. Cornellà Natura, un projet de nature pour l'urbain. Réserves naturelles en ville : inspirante biodiversité à Strasbourg, une approche globale du territoire vivant. Quel bilan pour le permis de végétaliser ? « Les réflexions d'urbanisme n'envisagent que très rarement l'humain comme être vivant », entretien avec Nathalie Blanc. « J’ai besoin de convoquer l'antériorité et la puissance de la nature », entretien avec Anaïs Lelievre. (Co)habiter « dans et avec » le vivant.