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Ours "perfectionniste"

01 octobre 2023
Auteurs
Numéros de page :
pp.26-28
Les séries télévisées ne se contentent pas d’être une source de divertissement. Elles sont aussi un outil d’éducation, nous livrant des informations sur des formes de vie et des univers qui nous restent souvent mystérieux : l’hôpital, le tribunal, la police bien sûr, avec les genres classiques des séries médicales, judiciaires et policières ("Urgences", "Dr House, "Engrenages"...), mais aussi les coulisses des gouvernements ("The West Wing"), des services funéraires ("Six Feet Under"), des services de renseignement ("Le Bureau des Légendes"), des structures éducatives ("The Chair)... La sociologue Sabine Chalvon-Demersay avait dès les années 1990recensé les métiers mis à l’honneur dans les séries et noté la surreprésentation des policiers et des urgentistes, avec le genre dit « formulaire » : pour chaque épisode, une crise à résoudre (un crime, un patient) par les héros. Guère d’ouvriers, de coiffeurs, de cuisiniers, de serveurs, lesquels apparaissent parfois à l’arrière-plan, mais dont les activités professionnelles ne créent pas d’intrigue par elles-mêmes. Une des nouveautés de la belle série "The Bear" (Christopher Storer), qui en est à sa seconde saison, est bien son sujet – un restaurant (d’abord modeste) – et sa façon de le traiter, par tous les métiers qui font « tourner » l’entreprise, au-delà de son personnage principal et « chef » Carmy Berzatto (Jeremy Allen White), charismatique et torturé. La brève première saison (quatre heures en tout) avait inscrit cette production dans la liste des expériences télévisées marquantes, de plus en plus rares en ces temps de séries formatées.