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Expériences de la désindustrialisation

01 octobre 2019
Numéros de page :
pp.98-113
On notera pour commencer que la désindustrialisation n’efface pas la domination de classe que subissent les groupes ouvriers, mais s’y superpose : ainsi, alors que le Yorkshire voit ses emplois miniers s’effondrer, en 1969, une fille de mineur sur 600 seulement entre à l’université 3. Surtout, ce processus provoque un gigantesque traumatisme, dont il importe de prendre la mesure chez les hommes et les femmes qui en sont les cibles. Dès les années 1970 avec les premières mobilisations ouvrières d’ampleur contre les fermetures d’usines, est posée la question du rapport différencié des hommes et des femmes au travail industriel et de leur exposition inégale au chômage. Le conflit de Lip à Besançon à compter de 1973 est à cet égard inaugural en France. Une génération d’ouvrières, mises au travail à compter des années 1960, fait ainsi l’épreuve de la désindustrialisation. Tout au long de leur carrière, elles ont développé non seulement un rapport à l’emploi , mais aussi à leur travail et aux produits qu’elles fabriquent, ainsi qu’à l’ambiance dans les ateliers. Dans ce numéro, Amandine Tabutaud reprend cette question en montrant comment et combien les ouvrières de la Seine-Saint-Denis et de Haute-Vienne sont exposées à la perte de leur emploi, dans une certaine indifférence des pouvoirs publics, notamment sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Sommaire. Des vies brisées : désindustrialisation, santé et bien-être dans la région de Clydeside. « Ils détruisent notre vie, ils cassent nos usines. » Désindustrialisation et (dé)mobilisations ouvrières dans deux villes moyennes françaises, Romans et Autun (1949-2017). A la croisée de la Seine-Saint-Denis et de la Haute-Vienne. Les ouvrières aux prises avec la désindustrialisation (1970-1980). Sur le site Cairn : utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.