Entretien avec Christophe Honoré à l'occasion de la sortie de "Chambre 212".
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 666 - octobre 2019
01 octobre 2019
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Numéros de page :
pp.120-125
Depuis qu'il est devenu réalisateur, en 2002, avec "17 fois Cécile Cassard", Christophe Honoré n'a pas chômé. "Chambre 212" est son son treizième long métrage (dont un téléfilm).... Son oeuvre est dense, centrée sur des thèmes récurrents, obsédants, tournant autour de la difficulté d'aimer. Un sujet inépuisable, on en conviendra. Mais le désir de mettre le désir en scène peut prendre bien des formes et notre homme brasse les genres avec une gourmandise que l'on devine infinie. Si la tonalité de son cinéma est dans l'ensemble très littéraire, suivant une tradition glorifiée par la Nouvelle Vague, des variations se font sentir dans la façon dont Honoré raconte son histoire. Son opus précédent, "Plaire, aimer et courir vite", revenait sur les années-sida avec une émotion qui n'avait rien de feint. "Chambre 212" se situe à l'extrémité du spectre. Volontiers théâtral, très écrit, bourré de références (il adresse de nombreux clins d'oeil à Woody Allen, Sacha Guitry, Bertrand Blier), le film ignore toute tentative réaliste. Ce qui ne l'empêche nullement d'aller à l'essentiel, la fragilité de ce qui nous relie au monde, la douleur du temps qui passe...