Milan Kundera le maître de l'ironie
Bulletin : Revue des deux mondes 2
01 mars 2020
Numéros de page :
pp.21-104
Pourquoi Kundera ? Parce que son ironie dévastatrice est plus que jamais un bouclier nécessaire contre l'esprit de sérieux et les dogmes qui font de nouveau fureur. Parce que sa distance, son refus de juger, son scepticisme jamais cynique, la façon dont il sonde l'amour, le sexe, le kitsch, son style qui embrasse à la fois le roman, le récit et l'essai font de lui un géant de la littérature du XXe siècle. Parce qu'il décrit l'humour comme « l'ivresse de la relativité des choses humaines ; le plaisir étrange issu de la certitude qu'il n'y a pas de certitude ». Parce que, enfin, il fut l'un des premiers à dénoncer notre aveuglement face à l'effacement de la culture européenne. Né en Moravie en 1929, il vient de récupérer sa nationalité tchèque qui lui avait été confisquée par le pouvoir communiste lorsqu'il avait trouvé refuge en France en 1975. La France le découvre en 1968, année de la publication de son roman La Plaisanterie. Année du Printemps de Prague, réprimé par les troupes du pacte de Varsovie, et du mai 1968 estudiantin. Sommaire. Alain Finkielkraut : « Comment je suis devenu kundérien ». Quelques considérations sur l'intranquillité sereine de Kundera. Antoine Gallimard : « Il y a chez Kundera une jouissance à représenter le désordre du monde ». Kundera et l'esprit des Lumières. Milan à Milan : souvenirs d'une lectrice. L'art de la fugue. Petit lexique personnel et subjectif de Milan Kundera. Hugues Pradier : « Milan Kundera a joué un rôle dans le renouveau du roman contemporain ». Un premier roman français. Un Kundera double. Milan Kundera, de l'autre côté de la politique.