Faut-il rapatrier les djihadistes français ?
Bulletin : L'Obs 2835 - mars 2019
07 mars 2019
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pp.24-25
Après les « revenants », après les « sortants », la France est désormais confrontée aux « encombrants ». Les djihadistes français doivent-ils être jugés sur place ou rapatriés devant la justice française ? A l'origine de ce casse-tête inédit : la défaite militaire de l'« Etat islamique » dans la zone irako-syrienne, la débâcle de Daech sur le terrain, et l'annonce surprise, en décembre 2018, du retrait américain de Syrie. Conséquence : ils sont aujourd'hui des dizaines de djihadistes français détenus en Irak ou en Syrie, qui réclament d'être rapatriés afin d'être jugés à Paris et non par les tribunaux irakiens ou par des forces démocratiques syriennes. Mais la question divise. Pour Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne (UDI) à la présidence depuis 2014 de la commission d'enquête sur l'organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, argue que les djihadistes "ne sont pas les bienvenus''. Xavier Nogueras est avocat pénaliste, ancien secrétaire de la Confërence du Barreau de Paris, qui défend plusieurs dizaines d'individus impliqués dans les filières du terrorisme islamiste depuis 2014, déclare : "Non à l'abandon dans un no man's land judiciaire''.