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Intermède

01 mai 2020
Auteurs
Numéros de page :
pp.25-27
A l’heure où l’hôpital, pour lequel j’ai l’honneur de travailler, compte de plus en plus sur des subsides issus du mécénat privé pour bénéficier des moyens nécessaires à sa vocation, à l’heure où diverses bonnes volontés s’arrogent des droits sur des programmes pédopsychiatriques précédemment établis par la théorisation collégiale et prudente des praticiens, voici qu’émerge la notion d’activité thérapeutique « citoyenne », engageant les jeunes vers la sensibilisation et la lutte contre le réchauffement climatique. Cela reflète la subversion d’espaces traditionnels de discussion et d’élaboration. Il s’agit de pointer une complaisance dans l’audience de Greta Thunberg, moins accordée à son combat qu’à sa personne et à ce que l’adolescence représente dans notre société (friande d’idoles, sachant très bien recycler l’ambivalence qu’elle éprouve vis-à-vis de sa jeunesse et n’offrant probablement pas le cadre le plus épanouissant aux vrais besoins des enfants) et surtout, de relever comment cet « effet Greta » indique une dynamique générale de dérèglement au moins aussi préoccupante que celle du climat.