Galileo, vingt ans de cafouillages pour le concurrent du GPS
Bulletin : Le Monde diplomatique 782
01 mai 2019
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pp.18-19
Au début des années 2000, l'Union européenne décide de lancer un programme de géolocalisation par satellite nommé Galileo, fruit d'une coopération entre plusieurs états membres. Près de 20 ans plus tard, le projet devrait finalement aboutir. Depuis 2016, Galileo propose ses premiers services et d'ici 2020 ou 2021, plusieurs applications seront ouvertes au grand public et aux secteurs professionnels, avec la promesse d'une précision plus grande que celles des autres technologies GPS. Mais pour en arriver là, le chemin aura été long et parsemé de difficultés et de retards. Passé tout près de l'abandon plusieurs fois, le projet a vu son coût initial tripler pour atteindre les 13 milliards d'euros. Il a également été confronté à la défiance des concurrents américains et aux intérêts divergents des pays participants. Finalement, l'UE devra enfreindre plusieurs fois ses propres règles afin de ne pas perdre les contributeurs et investisseurs de Galileo, et sera confrontée aux multiples pressions politiques. Si le programme devrait finalement voir le jour, le prix à payer pour y parvenir aura été très élevé et reflète bien les difficultés européennes en matière de politique industrielle commune.