A propos de "Nomadland", de Chloé Zhao. Les choix d'une fuite en avant
Bulletin : L'Avant-scène. Cinéma 683
01 mai 2021
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pp.164-167
Il y a bien entendu le rendez-vous avec l'histoire du cinéma. En obtenant l'Oscar de la Meilleure réalisatrice, en plus de celui du Meilleur film, le tout s'ajoutant à un Lion d'or, Chloé Zhao devient (seulement) la deuxième femme à obtenir la statuette. Elle obtient ainsi une entrée dans le cercle des auteurs célèbres et puissants, qui comptent, alors qu'elle s'apprête paradoxalement à travailler pour la plus puissante et formatée des machines à blockbusters, Marvel. Que donnera le film de super héros de Zhao ? Une question curieuse si l'on considère "Nomadland", le type de cinéma dessiné par ce film, ainsi que les précédents, et la place que la cinéaste chinoise a su tailler dans le cinéma américain. Celle d'une observatrice aguerrie des mythes, coutumes et spécificités des Etats-Unis, prolongeant la tradition des regards immigrés parvenant à saisir, grâce à Hollywood, des particularités du pays que les vrais Américains ne voient peut-être même plus.