L’histoire des lieux de mémoire, focalisée surtout sur les temps forts d’investissement mémoriel que constituent les cérémonies commémoratives, s’intéresse peu à la vie ordinaire des lieux, aux sens qu’ils revêtent et aux usages qu’ils aimantent hors du rythme cyclique des commémorations. En mobilisant les différentes sources qui documentent le quotidien de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, il s’agit de restituer autour des monuments aussi bien les pratiques commémoratives que profanatoires, ludiques et artistiques que militantes, et les questionnements sur l’identité du corps normalien, autant que l’indifférence et l’oubli.