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"Atarrabi et Mikelats" d'Eugène Green. Toute langue est une île

01 novembre 2020
Numéros de page :
pp.30-31
Le cinéma d'Eugène Green accomplit une mue étonnante en se délocalisant au Pays basque français, dont il épouse les espaces, les habitants et la coutume. La démarche a quelque chose d'insolite au sein du cinéma français contemporain, précisément en ce qu'elle excède ses déclinaisons régionales (Guédiguian, Dumont, Guiraudie) : il ne s'agit pas seulement de planter un décor, mais bel et bien de donner cinématographiquement corps à une culture locale sous- représentée, tout en se laissant imprégner en retour par ses formes spécifiques - comme jadis Jean Epstein partant filmer non pas en mais la Bretagne, c'est-à-dire sculptant ses films à même les éléments ("L'Or des mers", 1932), les corps, les voix, mais aussi les croyances de celle-ci ("Le Tempestaire", 1947).