Si l'on excepte l'annonce de la sortie (différée) de "Wonder Woman 1984" (Patty Jenkins), le cinéma grand public ne semble pas, pour l'instant, profondément marqué par #MeToo, si ce n'est de façon superficielle : une comparaison entre "Scandale" ("Bombshell", Jay Roach) et "The Loudest Voice" (Tom McCarthy et Alex Metcalf, 2019, réal. : divers), qui traite du même sujet sur un ton résolument plus dramatique, révèle une acuité critique bien plus grande dans la minisérie. Les salles favorisent le masculin ("Tenet", Christopher Nolan) et l'adolescent alors que les plateformes sont plus promptes à suivre l'évolution des pensées et plus libres dans la dénonciation. Il y a quelques années déjà, l'élection de Barack Obama semblait confirmer un travail préparatoire des séries qui avaient déjà imaginé un président noir (Dennis Haysbert dans "24 heures chrono"/"24", Robert Cochran et Joel Surnow, 2001-2010, réal. : divers) ou latino (Jimmy Smits dans "A la Maison-Blanche"/"The West Wing", Aaron Sorkin, 1999- 2006, réal. : divers).