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Etendards, guidons, cornettes et bannières : l’engagement dans la guerre des combattants du roi de France en 1557

01 octobre 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.899-939
Les archives d’Etat de Turin conservent dans leurs fonds deux volumes figurant 167 représentations des drapeaux des troupes royales capturés par les Espagnols au cours de la bataille et du siège de Saint-Quentin en 1557. L’étude de leur histoire et de leurs détails permet d’approcher l’engagement en guerre de leurs porteurs et plus largement de tous les combattants servant sous leurs plis. Cet article propose de suivre la mise sur pied de l’armée commandée par le connétable Anne de Montmorency à travers le recensement et la confection des drapeaux. Ceux-ci appartiennent avant tout à des capitaines en charge au nord du royaume ou proches des principaux responsables des opérations que sont les Montmorency et la famille de Bourbon. Si leurs couleurs et dessins mobilisent l’art et le savoir d’artisans reconnus, ils reflètent les questions et troubles du temps, de l’humanisme au souci de la protection divine jusqu’au souffle de la Réforme, signes de projection des combattants dans le futur. Cependant, tous ces drapeaux sont associés au désastre militaire français par leur capture. De fait, ainsi soustraits à leurs anciens propriétaires, ils offrent un instantané sur leurs conditions d’engagements armés et plus encore sur leurs représentations et leurs croyances. L’enjeu de cet article est bien d’approcher un ensemble de trajectoires individuelles et collectives vécues au milieu du XVIe siècle, celui des combattants au service du roi Henri II, au moment où le royaume de France toujours en guerre connaît une démonstration plus affirmée du culte réformé.