Joel Coen, "The Tragedy of Macbeth"
Bulletin : Positif 731
01 janvier 2022
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pp.6-12
Cette adaptation de "Macbeth", premier film de Joel Coen auquel son frère Ethan n'ait pas participé, est sans conteste un des événements cinématographiques de ce début d'année. « Cinématographique » ? Il est, une fois encore, à déplorer que le film ne soit pas montré dans les salles de cinéma pour lesquelles le projet, avant la pandémie, avait été conçu. Ce regret ne diminue en rien la réussite de "The Tragedy of Macbeth" : rarement le texte foudroyant de la pièce de Shakespeare nous aura paru si limpide, si musicalement restitué - grâce à une troupe d'acteurs exceptionnelle, menée par Denzel Washington et Frances McDormand. Surtout, sa splendeur visuelle emploie le noir et blanc comme jamais, peut-être, depuis la disparition de la pellicule orthochromatique au temps des chefs-d'oeuvre du muet ! La volonté délibérée de styliser à l'extrême les décors, les costumes et la lumière est au diapason d'une oeuvre aussi efficace dans sa puissante dramaturgie que radicale (voire expérimentale) dans sa forme. C'est ce que nous révèle le directeur de la photographie Bruno Delbonnel (récompensé pour ce film par le prestigieux National Board of Review, il fut déjà collaborateur d'"Inside Llewyn Davis" et de "La Ballade de Buster Scruggs"), dans des propos qui mettent en lumière de façon inédite et surprenante la manière de travailler de Joel Coen... avec ou sans son frère. Sommaire. L'Apocalypse du Mal, la critique du film. "Le grand enjeu du film, c'est le rythme", entretien avec Bruno Delbonnel, directeur de la photographie.