Aller au contenu principal
couverture du document

Notre cerveau est-il raciste ?

01 avril 2022
Numéros de page :
pp.33-42, 44-56
Bien sûr, le nationalisme, le racisme, le sexisme ou l’homophobie ont de multiples causes. Elles sont sociales, économiques, culturelles… Mais la permanence des guerres et des discriminations à travers l’histoire interpelle : n’y a-t-il pas aussi autre chose en jeu, qui tient à notre nature profonde ? C’est en effet ce que les chercheurs ont découvert, à travers ce qu’ils qualifient de « biais tribal » : une tendance à favoriser le groupe auquel on appartient, même quand il est totalement artificiel – parfois construit par simple tirage au sort dans les expériences ! –, et à exacerber les différences avec les autres groupes. Et quand des préjugés véhiculés culturellement ou un contexte difficile se superposent à ce biais, le résultat devient détonant. Le cerveau a des catégories toutes prêtes pour enclencher des logiques de bouc émissaire potentiellement destructrices... Dire cela ne revient pas à se déresponsabiliser, bien au contraire. Car notre cerveau, ce n’est pas seulement des instincts et des biais. C’est aussi une capacité unique à prendre en compte des enjeux complexes, à réguler notre comportement en fonction de valeurs et d’une vision à long terme. La culture a - en partie - jugulé la violence. Dans ce dossier, nous explorons comment elle peut aussi brider le biais tribal, afin d’aller vers une société plus équitable et plus apaisée. Sommaire. Le biais tribal. Michel Wieviorka : « Pour dépasser les fractures, il faut un récit commun ». Mon leader, ce héros, aux origines de l’autoritarisme.