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Ryusuke Hamaguchi, "Contes du hasard et autres fantaisies"

Bulletin : Positif 734
01 avril 2022
Numéros de page :
pp.16-22
Découvert en 2021 dans l'édition en ligne du festival de Berlin, "Contes du hasard et autres fantaisies" nous était apparu comme le film le plus lumineux d'une compétition où il avait reçu l'Ours d'argent. Néanmoins, le nom de Ryusuke Hamaguchi demeurait un tantinet méconnu du grand public. Plus d'un an après, les choses ont bien changé. "Drive My Car" (2021) a remporté le prix du scénario à Cannes, le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique) et concourt aux Oscars. Malgré sa durée-fleuve, ses hautes ambitions et la pandémie, le film a séduit le public dans les salles. Hamaguchi est devenu un réalisateur dont chaque sortie est attendue avec impatience, à l'image d'un Zviaguintsev ou d'un Ceylan. Plus espiègle que "Drive My Car", cet ensemble de sketches sur le désir et la mémoire se révèle joueur et érotique. Hamaguchi le dit inspiré par les contes d'Eric Rohmer, le cinéma de Jean Eustache et le style de Howard Hawks. Il confirme l'acuité et la précision absolue d'un cinéaste qui depuis plus de dix ans, de documentaires en fictions hétéroclites, fait du dialogue et de l'écoute entre les individus une éthique autant qu'une matière à invention filmique. Sommaire. Leur grâce toute simple, naturelle et sans apprêt. Ryusuke Hamaguchi : "Le meilleur moyen d'entrer en connexion avec l'autre, c'est de lui parler".