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Réflexions sur la productivité. Après la pandémie et la guerre en Ukraine, quelles perspectives ?

01 juillet 2022
Numéros de page :
pp.55-67
Au printemps 2017, nous avons consacré un dossier spécial au ralentissement des gains de productivité et à ses conséquences sur l’évolution économique des pays concernés (n° 417). En effet, alors que le changement technologique se diffusait à grande vitesse dans tous les secteurs de l’économie, la hausse de productivité à laquelle on aurait pu s’attendre n’était pas au rendez-vous. Cinq ans plus tard, et alors que la crise de la Covid a entraîné une accélération considérable de la diffusion du numérique, ce rebond de productivité va-t-il finir par se produire ? Antonin Bergeaud, Gilbert Cette et Rémy Lecat, qui avaient contribué à cette réflexion en 2017, font ici le point sur les évolutions sur longue période de la productivité et les perspectives qui pourraient découler, non seulement des conséquences induites par la crise de la Covid, mais aussi de la crise énergétique en germe suite au conflit russo-ukrainien. Après avoir rappelé le paradoxe de Solow (selon lequel la diffusion des nouvelles technologies est visible partout sauf dans les statistiques de productivité), ainsi que la très faible croissance de la productivité constatée cette dernière décennie dans les pays développés, ils soulignent le rôle joué historiquement par les précédentes crises (choc pétrolier de 1973, Grande Récession de 2009) dans ces évolutions. Puis ils présentent les interprétations qui prévalent actuellement s’agissant de l’impact des crises en cours sur l’évolution de la productivité. Ainsi la crise de la Covid, choc exogène, n’aurait pas d’impact notable sur les tendances de long terme à l’œuvre avant 2020 et pourrait même accélérer la venue du choc de productivité attendu de longue date ; en revanche, la crise énergétique liée à l’urgence de sortir de la dépendance aux énergies fossiles (précipitée par la guerre) et au défi de la transition écologique, qui constitue « un choc d’offre », nettement plus structurel, pourrait avoir un effet inverse et faire baisser la productivité, avec des conséquences macroéconomiques potentiellement très douloureuses pour un pays comme la France. Détails. Pas de chiffres.