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Francesco Rosi, grandeur du politique

Bulletin : Positif 741
01 novembre 2022
Auteurs
Numéros de page :
pp.88-102, 104-106, 108-111
Le centième anniversaire de sa naissance, la ressortie en salle dans des copies restaurées de "Main basse sur la ville" et de "Cadavres exquis", des rétrospectives à la cinémathèque de Toulouse, au Cinemed de Montpellier et à l'Institut Lumière à Lyon, un colloque à l'université de Toulouse, nous ont incités à revenir une nouvelle fois sur l'oeuvre de Francesco Rosi sur lequel notre revue a écrit plus qu'aucune autre. C'est que Rosi reste le plus grand maître du cinéma politique au XXe siècle et que, s'il a eu beaucoup d'épigones, et non des moindres, sa méthode reste unique et le rend encore plus rare dans le monde d'aujourd'hui qui n'aime rien tant que donner des leçons ou des réponses. Hormis "Main basse sur la ville" sur la spéculation immobilière et "Les Hommes contre..." sur la boucherie de la guerre de 14, qui appellent des jugements implacables, les films de Rosi posent des questions, ce sont des oeuvres ouvertes, selon l'expression d'Umberto Eco. Admirés de ses pairs comme Coppola, Scorsese ou Fellini, comme d'écrivains tels Alberto Moravia ou Norman Mailer, les films de Rosi, par l'importance des sujets qu'ils traitaient, ont vu leur impressionnante beauté formelle parfois négligée. Comme l'a écrit la grande critique américaine Pauline Kael : "Rosi a un des plus grands sens de la composition de l'histoire du cinéma." Ce dossier, coordonné par les auteurs des deux premiers livres publiés en France sur le cinéaste dès 1976, "Francesco Rosi, cinéma et pouvoir" et "Le Dossier Rosi", propose des éclairages nouveaux sur une oeuvre exemplaire. Sommaire. Francesco Rosi ou l'auteur en héritier. Poétique du politique : sur "L'Affaire Mattei". Lumières d'Eboli. La représentation du Sud : "Le Christ s'est arrêté à Eboli", "Chronique d'une mort annoncée", "Oublier Palerme". Le journal napolitain de Francesco Rosi. Entretien avec Francesco Rosi : "Une seule vérité n'existe pas".