"Amsterdam" de David O. Russell
Bulletin : Positif 742
01 décembre 2022
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pp.40-41
Régulièrement, le cinéma hollywoodien s'inquiète des dangers qui pèsent sur la démocratie états-unienne. "Amsterdam", par le biais d'une comédie politique, perpétue cette préoccupation face à la recrudescence, depuis six ans, d'une idéologie postfasciste au sein du peuple et des institutions les plus importantes. La dernière réalisation de David O. Russell ne s'apparente pourtant ni à un réquisitoire anti-Trump ni à un film de propagande prodémocrate. Le réalisateur s'inspire d'un fait historique, "The Business Plot" : en 1933, le général Smedley Butler refusa de participer à une insurrection de 500 000 soldats pour renverser le président Franklin D. Roosevelt et installer un État fasciste avec la complicité de magnats de Wall Street. Sous les traits de Robert De Niro, le général Butler est devenu le général Gil Dillenbeck. Lors de la convention des vétérans, Dillenbeck reprend le témoignage de dénonciation du complot que Butler prononça en 1934 lors d'une commission parlementaire. À partir de ce discours, modèle de maintien d'une ligne rouge pour garantir la démocratie américaine, "Amsterdam" déploie une enquête policière qui pourrait s'apparenter à une partie de Cluedo.